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Elle est pas belle la vie ?
Elle est pas belle la vie ?
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7 février 2008

68 - Petit ca(na)illou !

samuel

Allez, zou, une chtite histoire pour le chtit caillou:

Paillasson le hérisson se frottait le museau contre les rebords rugueux d'une planche décloutée de l'enclos de la petite chapelle de Sainte Barbe, à Saint Jean de Luz. S'étant raclé la truffe dans les règles de l'art, il visa ensuite une belle écharde, assez longue et solidement arrimée pour la faire glisser entre ses piquants et se gratter ainsi le dos en des endroits inaccessibles et propices aux démangeaisons tatillonnes.

Paillasson s'étira à satiété, soulagé, et s'assis pour siester, face à l'océan. Son déjeuner de vers de terre avait été trop copieux et son ventre accusait le coup. La brise marine qui lui chatouillait les narines était la bienvenue car la chaleur post meridiem claquait toute velléité d'effort. Elle était paillasse la vie luzienne?

Plongé dans un rêve de cuirasses, notre polisson ne sentit pas monter la brouillarta, grand vent annonciateur de tempête au Pays Basque. La palissade hoquetta, tressauta puis toutes ses planches voulurent reprendre leur liberté en même temps, telles des garnements capricieux et trépignants à l'heure de la récrée. Mais le sommeil de Paillasson n'avait cure d'un peu d'agitation paroissiale. Il continuait de roupiller contre vents et marées.

Jusqu'à ce qu'une première goutte de pluie mélangée d'embrun termine sa course précipitée en explosant de joie sur la truffe du hérisson. Se hérissant l'échine, Paillasson ouvrit un oeil au pif. N'ayant pas suivi de cours de probas, il ne put apprécier la douce ironie de la nouvelle goutte de pluie qui choisit justement de tomber dans l'oeil ouvert. Définitivement agacé, il se résolu à se dérouler et dodeliner vers l'abri le plus proche. Bien lui en prit car quelques secondes plus tard, il tombait des hallebardes, bien meilleures duellistes que ses piquants. La tempête fouettait maintenant sans discontinuer la petite chapelle. Paillasson était quant à lui bien à l'abri sous son rocher, au sec; il patienta longtemps, très longtemps, le regard hagard, perdu dans les flaques, où les frasques des vers de terre lui inspiraient mets et merveilles.

Puis comme dans toute histoire classique pour les gosses, après la pluie, vînt le beau temps.

Le soleil commençait à peine à réchauffer le sol détrempé, que Paillasson avait déjà terminé son nouveau gueuleton de vers de terre.
L'air marin et la lumière estivale lui donnèrent ensuite envie d'une petite promenade. Il opta pour la digue! Il se prit un dernier ver pour la route, et descendit la colline en dodelinant, repu.

Les vagues étaient encore puissantes et certaines passaient par-dessus les blocs de pierre, dans un fosbury impeccable. Hypnotisé par le spectacle, il ne remarqua pas tout de suite la présence d'un objet rond au début de la digue, qui n'était pas là les jours précédents. Intrigué, il s'en approcha assez pour reconnaître un de ses congénères, roulé en boule, mais dont les piquants étaient bizarrement teintés de violet.

Il toussota légèrement, se racla un peu la gorge, et heureux d'avoir de la compagnie, se présenta, guilleret:

-"Bonjour, je suis Paillasson, le hérisson!"

Aucune réponse. Il fut un peu déçu de ce silence et s'apprêtait à réitérer ses présentations, quand une petite voix s'éleva de nulle part:

-"Bo ... bonjour, je suis Picotine, l'oursine!"

-"Vous êtes un oursine? Vous ressemblez plutôt à un hérisson qui a peur!" demanda Paillasson, surpris.

-"Tout d'abord, je suis une oursine, et ensuite, je ne sais pas ce qu'est un hérisson!"

-"Ben ... un hérisson, c'est ... comme moi!"

S'ensuivit un dialogue encore plus passionnant, au cours duquel Paillasson et Picotine se racontèrent leur vie respective, lui, adorant se dorer la pillule au soleil en sirotant un ver, elle, se faire caresser les flancs par l'écume salée des vagues, lascive sur un rocher chauffé par le soleil ... image qui piqua la curiosité de Paillasson.

Tout émoustillé par cette rencontre fortuite d'une demoiselle sa foi fort charmante, il dodelina un peu plus près de Picotine, en vue d'un accostage.
Malheureusement, une vague plus forte que les autres déferla soudainement sur la digue et balaya l'oursine, qui ne put se retenir au bastingage de leur amitié naissante, et fut emportée au fond de la baie de Saint Jean de Luz.

Paillasson se précipita vers le rebord et aperçu Picotine qui se posait en douceur sur le sable, au fond de l'eau. Il ne pouvait plus l'entendre et à l'idée d'avoir perdu une amie, une larme perla d'un oeil, et il rendit la goutte de pluie à l'océan.

Elle est Samuel la vie ? Si, si ... ici !

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Commentaires
C
Un petit kikou rapide et au passage je profite pour te faire une bize. <br /> <br /> PS: trop mimi la photo rhâaaaa .....
P
Qu'y peutons...
M
Ah la fameuse "brouillarta" (comme sur la Rrrrune) !!<br /> Mimi en tout cas cette petite histoire ; il va falloir venir lui en raconter en vrai.<br /> <br /> Je te réserverai une tite photo de pieds.<br /> <br /> Poutoux Lolo
Elle est pas belle la vie ?
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