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Elle est pas belle la vie ?
Elle est pas belle la vie ?
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3 mai 2008

76 - Hic Files !

SP_A0352

Une aventure de Dana Scoobi:

"... et le dernier film de Moody Allen, 'To look Jung', ouaah, le top!!
Bon, c'est un peu 5ème degré, mais en gros, ça raconte les dernières années du psy Carl Jung, vivant sereinement dans sa tour, au bord du lac supérieur de Zurich et écrivant les derniers chapitres de ses mémoires face au mouvement lourd et lent du lac. Donc, au début, on le voit en train d'écrire, les jours passent et sont apparemment identiques les uns aux autres. Et puis, après 10 minutes, un élément extérieur vient perturber sa retraite paisible. Je peux te décrire cet événement, parce qu'il en survient une bonne vingtaine par la suite, tout aussi surprenant.
Sur ces 10 premières minutes, on ne reconnaissait pas trop la patte de Allen avec ce rythme lent et intimiste, mais la cocasserie événementielle entre ensuite en scène pour ne plus quitter la pellicule, jusqu'à la fin.
Donc, je te raconte la scène ... imagine le vieil homme, qui a quand même posé avec Freud les bases de la psychanalyse, couchant paisiblement par écrit comme un testament ses convictions et conclusions les plus profondes sur le sujet, jusqu'à ce bel après-midi de septembre au cours duquel des cris, provenant du lac, le sortirent de sa concentration.
Il se lève de sa chaise et aperçoit trois jeunes filles complètement nues dans une barque, à peine à quelques dizaines de mètres seulement de son rivage. Dans une ambiance primesautière, elles plongent alternativement dans l'eau, perçant la croûte molle du lac. Alors, forcément, il se demande ce qu'elles sont venues faire si près de sa propriété ... et pourquoi gottferdom elles sont si nues et si jolies?
Bref, pour résumer, on se rend compte par la suite que ces trois filles symbolisent les Parques et donc la destinée de Jung, qui sera confronté ensuite tout au long du film à la représentation physique de ses théories psychanalytiques.
Bien sûr, Jung est joué par Allen himself, génial comme dab dans un rôle torturé, et on pourrait presque dire que ce film ferait un bon dernier film de carrière, la concluant ainsi par cet apogée de l'obsession existentielle.
Non, franchement, à première vue, ce film là n'est pas facile d'accès, même si les effets comiques parleront à tout le monde, mais si on connait un peu l'oeuvre de Allen, il est tout simplement extraordinaire et logique à ce stade de sa filmographie
et donc ensuite ... "

Dana savourait le résumé de Nico d'une oreille attentive, tout en touillant mécaniquement son lait cacao coco Havelaar, sortant régulièrement la touillette pour en lécher le sucre, précieusement raclé et récolté au fond du gobelet. En cette morne et torve matinée de printemps, un câlin gustatif autour du distributeur de boissons était le bienvenu.
A son arrivée au bureau, un rapide coup d'oeil sur le planning de la journée lui avait en effet pompé net tout le capital bonne humeur, accumulé tout au long du trajet en écoutant Rires&Suçons, nouvelle fréquence radio pour adeptes de jeux d'O et d'esprits!
A l'instar de sa consœur Rires&Chansons, cette bande FM alternait sketches humoristiques et extraits audios de films et séries érotiques. Bien entendu, morale étant mère de sureté et de chasteté, une sécurité était présente au début de chaque émission, par le biais d'un message efficace:
"Si vous êtes âgé de plus de 18 ans, vous pouvez écouter, sinon, vous devez écourter!"

Dana essayait donc, par une pose atone, de faire durer cette pause "Page culturelle Cahiers du Cinéma" distillée - Elle est pas belle la vie?(Essai d'écriture subliminale) - par Nico à la mini assemblée de bourreaux de bureau, afin de se regonfler d'énergie positive.

Quand soudain !!!!!!

Pierrot s'éberlua:"Tiens, c'est troublant, j'ai cliqué sur "Café Espresso (Paysans exploités)", et j'ai eu un "Thé Citron", chuis vert!"

Pierrot étant l'un de ces habitués des podiums, régulièrement vainqueur des populaires tournois "Redresseurs de tordus", compétitions qui consistent à rendre parfaitement horizontal un tableau accroché au mur uniquement à l'aide d'un œil affuté, Dana supputa logiquement que le problème ne venait pas d'une banale erreur de touche, ou de bouche, mais bien du distributeur himself.

La curiosité aux aguets, elle s'approcha de la machine, introduisit fébrilement une pièce dans la pénombre inquiétante de l'orifice sans fond, d'où l'écho himself ne revenait pas, et choisit le même breuvage que Pierrot. Les secondes s'égrenèrent au rythme du café en grains dissout dans l'eau chaude ... sauf que ... cette fois encore, il s'agissait d'un thé citron fumant! Dammit!

A l'idée de ne pouvoir humer l'arôme moka non moulu, l'humeur des collègues redevint terre à terre, et, sur fond de mystère et de misère culturelle, la journée se traîna telle un décathlonien en manque de tonus le dernier jour d'une compétition sportive.

Le lendemain matin, Dana sirotait à nouveau son coco cacao, mais l'ambiance était nettement moins participative. Un an de présidence sarkozy et une journée sans café avaient eu raison, malgré l'oraison de la veille, de toute l'énergie d'une équipe.

Puis vînt le messie: Le préposé au ravitaillement du distributeur!

Nerveux comme lors d'un premier rendez-vous, le coeur des amoureux du café battait la chamade, n'osant parler et risquer de briser le charme d'un homme censé les délivrer du manque croissant de caféine.
Blafard, boule à zéro, en blouse beige, avec un écusson nominatif mal collé qui s'écornait, il remarquait à peine l'attente fiévreuse qui surchauffait la pièce, et répétait mécaniquement des gestes usés quotidiens.
Mais alors que la bête était éventrée, Dana remarqua que la colonne de distribution de café, indiquée par un autocollant, était bien remplie de grains torréfiés! Très intriguée, elle se rapprocha pour examiner le mécanisme. Humm, à priori, aucun problème d'échange de thé à la place du café! Le souci devait donc venir d'ailleurs!

-"Veuillez m'excuser, monsieur le préposé, mais y aurait-il un moyen de voir plus en détail tout le circuit de distribution siouplé? Depuis hier, lorsque nous commandons du café, nous obtenons du thé!"
Maugréant quelques onomatopées inaudibles, le préposé se mit à ouvrir toutes les trappes de la machine.
Mais aucun dysfonctionnement n'était apparent. Le mystère s'épaississait.

Dana semblait désemparée face à la bête souffrant d'une maladie inconnue. Mais à l'instar d'un Dr House, piégé dans ses retranchements et cherchant une lumière, un fil conducteur, la solution explosa aux yeux de Dana lorsqu'elle vit Pierrot s'essayant à recoller les coins de l'écusson du préposé!

Mais bien sûr!! Un autocollant!! Arf, la solution était évidente, sous ses yeux depuis le début! Elle se retourna prestement et s'approcha au plus près des autocollants qui permettaient d'identifier les colonnes de distribution. Ils avaient l'air anormalement neufs. Elle tenta d'en décoller un, en s'acharnant bec et ongles, mais ces derniers étaient trop courts, dûs à sa passion du piano. Pierrot vînt à son secours et tout en minutie, décolla lentement l'autocollant du café, découvrant ainsi un second autocollant, mais avec une photo de Thé cette fois-ci ... et une inscription surprenante en police "Comic Sans MS", taille 4, juste en dessous:

"Les Thé Roristes ont frappé!"

Dana interrogea le préposé qui visiblement ne comprenait rien à l'affaire, et refermait déjà le panneau après avoir interverti le contenu des colonnes de thé et café.
La vérité devait être ailleurs et elle se jurait bien d'en découvrir le fin mot!
Mais en attendant, comme un bon Astérix & Obélix qui se termine toujours par un banquet, la joie du café retrouvé prit le dessus et cet épisode se termina sur ce tableau de liesse populaire, Pierrot ayant contribué à le remettre d'aplomb.

Dana venait de résoudre une partie de l'énigme, mais il lui restait maintenant à découvrir qui était derrière cette machination de la machine à café! Qui étaient ces "Thé Roristes"? Son équipe était passée à deux doigts du suicide collectif et il s'agissait de dénicher les coupables, afin d'éviter tout drame futur.

To be continued ...

Merci ptite soeur pour ta première participation, tu m'as donné du fil à retordre ;-) bee zzz


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Commentaires
L
ben merci à tous les 2 (fidèles lecteurs au vu des stats du blog ;-) )pour les encouragements!<br /> <br /> lolo
S
Mais qui sont ces Thé Roristes ? Des collègues de The Trouble Makers peut-être ?<br /> J'aime quand tu pars dans ce genre d'histoires...<br /> <br /> Biz
P
Alors là, je suis scotché. Je veux la suite.<br /> <br /> Que de rebondissements autour d'une source de café tarie comme la pompe à bière de chez rené après une coupe du monde.<br /> Comment ne pas sentir l'apppréhension, la sensation de manque au cours de ce récit où le héros moulu disparaît? A sa lecture, mes veines se rengorgeaient de sang, tant cette subliminale sensation de manque me fouillait comme un douanier soupçonneux.<br /> Une légende urbaine est née : La machine à café du terrorisme!<br /> <br /> En tout cas, quel plaisir de lire avec toujours autant d'ardeur, la plume distinguée de celui qui flashe ces instants pleins de vie. Quel chance tu as de vivre ces moments au travail!<br /> Le mien ne m'offre que malversations dont ma fiche de paye est la victime et récit de films pornos d'une chaîne cryptée lorsque le moment de la pause est venue.<br /> P.S : Y'aurait pas une place vacante?
Elle est pas belle la vie ?
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